"Noël ne peut être utilisé à des fins de propagande", ont rappelé les évêques vénézuéliens, alors que le président Nicolas Maduro a avancé au 1er octobre les festivités de Noël.
"Septembre sent Noël !", a lancé Nicolas Maduro, le président vénézuélien ce lundi 2 septembre, dans l'émission hebdomadaire Con Maduro+. "Cette année et pour vous honorer tous, pour vous remercier tous, je vais décréter le début de Noël le 1er octobre. Noël est arrivé pour tout le monde, dans la paix, la joie et la sécurité", a-t-il déclaré.
Ce n’est pas la première fois que le chef de l’État décale la fête de Noël. L’année dernière, il l’avait avancé au 1er novembre, comme en 2019 et 2020 où il avait décrété le début de Noël en octobre.
En réalité, les célébrations de Noël auront lieu comme partout dans le monde catholique le 25 décembre. L'annonce signifie un véritable changement seulement dans la décoration typique de Noël dans les espaces publics.
"Noël est une fête universelle. La manière et le moment de sa célébration relèvent de l'autorité ecclésiastique. Cette fête ne doit pas être utilisée à des fins de propagande ou à des fins politiques particulières", a déclaré la CEV dans un communiqué publié sur Instagram.
Cette manœuvre est surtout une solution pour tenter de faire oublier la crise politique qui bouleverse le pays après les annonces du résultat contesté des élections présidentielles de juillet dernier. Si les institutions ont annoncé la réélection à 51,2% de Nicolas Maduro pour un troisième mandat de six ans à la tête de l’État, la principale coalition d'opposition, la Plateforme démocratique unie (PUD), dénonce des fraudes et affirme que son candidat, Edmundo González Urrutia, a remporté l'élection présidentielle.
Face à cette contestation, Nicolas Maduro a lancé une répression, en ordonnant l’émission d’un mandat d’arrêt contre son principal opposant politique. Ce qui fait dire à certains observateurs que des milliers de Vénézuéliens risquent de passer les fêtes de Noël derrière les barreaux.
Jean-Benoît Harel